Techniques de Patchwork

Le nombre d’or et le patchwork

Il y a plusieurs principes mathématiques que nous associons souvent avec la photographie : Le nombre d’or, le ratio de Fibonacci, et la règle des tiers. Pouvons-nous les utiliser dans le patchwork – par exemple, quand nous voulons trouver la taille idéale pour une motif en bord-à-bord ou pour une bordure ? La réponse est un grand « Oui ».

Le nombre d’or est dérivé d’un concept mathématique qui donne le nombre irrationnel phi ou Φ, qui équivaut approximativement à 1,618. Il est censé être la proportion parfaite !

Un peu d’histoire, Leonardo Fibonacci (vers 1170-1250) était un mathématicien italien qui a conçu une séquence de nombres où la relation d’un nombre au suivant ou au précédent fournissait des proportions parfaites. Les mathématiciens et les artisans utilisent cette suite de nombres depuis lors. Certaines quilteuses utilisent ces chiffres pour planifier les proportions de leurs créations, notamment leurs bordures. La séquence de numéros Fibonacci est : 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, etc. Si on divise le 10e nombre (89) par le 9e nombre (55), on arrive au nombre d’or 1,618!

Dans le patchwork, pour déterminer la hauteur d’un motif pour matelasser un bord-à-bord, on peut utiliser le ratio de 1 à 1,618, mais également de 0,618 à 1. En pratique, par exemple, si la taille des blocs dans un patchwork est de 20 cm, on fera l’équation 20 cm * 0,6 = 12 cm ou 20cm * 1,6 = 32 cm. Notre motif en bord-à-bord sera visuellement joli avec des motifs soit de 12 cm ou de 32 cm. Si le patchwork est de 200 cm², on divise par 1,6 plusieurs fois et on arrive alors aux mêmes chiffres. 200/1.6 = 125/1.6 = ~78/1.6 = ~49/1.6 = ~32/1.6 = ~19/1.6 = ~12/1.6 = 7.5 etc… Voici un exemple visuel avec 12cm, 19cm , et 32cm sur un patchwork de 200cm² matelassé avec le motif Éventail de Baptiste. Toutes les tailles sont visuellement belles, et il faut donc choisir la densité du matelassage que vous souhaitez.

12 cm
19 cm
32 cm
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Comment laver un patchwork ?

Sauf si un patchwork est destiné à un show ou pour être suspendu sur un mur, nous réalisons des patchworks pour qu’ils puissent être utilisés. Et s’ils sont utilisés, ceci est souvent synonyme d’avoir besoin de les laver. Mais, avez-vous peur de laver vos patchworks ?

Si vous savez que vous allez laver souvent vos patchworks, il est préférable d’utiliser un molleton coton. Le molleton coton est résistant mais toujours léger et respirant. Si vous n’avez pas du 100% coton, vous pouvez utilisez du 80% coton/20% polyester, qui est presque aussi résistant.

Il est bien entendu possible de laver vos patchworks avec quelques précautions. Il est toujours mieux de les laver à la main, ou à défaut avec le lave-linge en mode Délicat ou Laine et avec de l’eau froide. Mais sachez également que si votre patchwork est très sale, vous pouvez le laver dans un cycle normal avec de l’eau froide.

Voici d’autres astuces pour laver vos patchworks :

  • Avant de le laver, vérifiez qu’il n’y a pas d’endroit où les coutures se sont ouvertes un tout petit peu et qu’il faut réparer. C’est toujours plus simple de faire des réparations quand le patchwork est sec.
  • Utilisez un détergent qui convient à des tissus délicat avec un pH neutre, sans odeur, sans produit blanchissant, ni assouplissant.
  • Si l’essorage est programmable sur votre lave-linge, choisissez un essorage léger
  • Utilisez des lingettes anti-transfert de couleur comme le DéColor Stop (« color catchers » en anglais) qui capte les couleurs de l’eau de lavage et permet de mélanger des couleurs avec du blanc : 2 ou 3 pour des couleurs ‘medium’, plus si couleurs foncés. Si vous avez des tissus qui perdent beaucoup leurs couleurs, vous pouvez même bâtir (à la main avec des très grands points) des lingettes DéColor Stop aux endroits susceptibles de déteindre.
  • Utilisez un petit peu de Vanish Oxi-Clean si votre patchwork a des couleurs claires contre les couleurs foncées (et pour des taches).
  • JAMAIS nettoyer votre patchwork à sec !!
  • Si vous avez besoin de les mettre au sèche-linge, utilisez le cycle avec le moins de chaleur possible et sortez le patchwork avant qu’il soit 100% sec pour finir le séchage à l’air. Trop sécher un patchwork est néfaste pour la durabilité et la tenues des couleurs des tissus.
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Astuces pour le Piqué-Libre et les Règles

Il y a des astuces pour rendre le matelassage plus simple et plus joli en même temps … en voici quelques-unes que j’ai utilisées sur mon dernier patch cliente.

Quand je veux tester un motif en piqué-libre, sans avoir à enlever mes points (dans le cas où je n’aime pas le motif), je teste toujours avec une plaque en plexiglass (polystyrène transparent lisse) sur laquelle j’ai rajouté du scotch de peintre tout autour pour ne pas dépasser les bords. J’ai acheté une plaque taille 50 cm x 70 cm pour ma Fusion, car elle rentre parfaitement sur mon espace de travail. Pour une Amara de 20 pouces, je recommanderais une plaque de largeur 40 cm et aussi longue que vous souhaitez pour tester vos motifs. Vous pouvez également utiliser du Quilter’s Preview Paper. Ensuite, vous placez le plexiglass sur votre espace de travail et vous utilisez un stylo effaçable à sec pour dessiner. J’ai trouvé que le meilleur outil pour essuyer mes dessins est un petit bout de tissu en coton – ou en microfibre

Pour les règles, si je vais faire le même motif sur plusieurs blocs, j’utilise des autocollants en forme de flèches pour bien me montrer où je dois m’aligner chaque fois. Vous pouvez également utiliser un petit bout de scotch de peintre. L’important c’est que le scotch ou l’autocollant ne laisse pas de marques, ni de colle sur votre règle et qu’il soit facile à enlever.

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Comment préparer votre top pour un matelassage sur une longarm ?

Vous voulez faire matelasser votre top par une quilteuse professionnelle avec une longarm. Voici quelques indications pour préparer votre top pour que tout se passe bien

  • Si vous n’avez pas de bordures tout autour de votre top, pensez à faire une ligne de couture de soutien tout autour du top (3 mm du bord) pour bien fixer les blocs ensemble et éviter la déformation.
  • Vérifiez qu’il n’y ait pas de couture défaite ou des trous entre les blocs car une fois sur le bâti, c’est impossible à corriger.
  • Repassez votre top sur l’envers pour éviter les sur-épaississeurs.
  • Coupez tous les fils qui dépassent, surtout quand les tissus du top sont clairs, car les fils foncés apparaissent plus facilement quand le top est matelassé.
  • Équerrez : carré ou rectangulaire. Vérifiez que les côtés, le haut et le bas du top mesurent la même dimension. La tolérance, en particulier pour les grandes tailles, est de 1 à 2 cm. Il est possible de « redresser » un top avec un bon repassage. Attention le matelassage ne redressera pas les coutures de travers ou un top mal équerré.
  • Indiquez le haut du patch avec une épingle, si le motif du top ou du matelassage a un sens.
  • Pliez votre top avec les coutures vers l’intérieur pour minimiser l’effilochage dû à la manipulation du top

Ca y est. Votre top est prêt pour le matelassage ! Et n’oubliez pas de laisser au minimum 15 cm supplémentaires (que votre top) sur tous les côtés de votre molleton et votre tissu de dos pour pouvoir bâtir votre patch directement sur le bâti !

Tea-Time-Quiltworx-Placemat
Réalisations de Patchwork, Techniques de Patchwork

La technique de Judy Neimeyer -Quiltworx

La semaine dernière, j’ai fait quelque chose que je n’avais pas fait depuis longtemps : j’ai pris un cours avec une autre quilteuse, Laurence Robaix de La Courtepointe de Laura, pour découvrir l’univers Quiltworx de Judy Neimeyer. Elle est venue au club de patchwork de Charolles pour nous enseigner la technique de couture sur papier. Nous avons, pour la plupart, choisi de faire les set de tables en forme de feuille qui s’appelle « Tea Time, » mais également quelques-unes ont choisi de faire des fleurs.

Ce qui est bien avec la technique enseignée par Laurence est la manière d’organiser et de démarrer le projet. On commence par préparer et couper les tissus pour être à peu près de la bonne taille avec des patrons.

Ensuite, on empile les morceaux de tissu dans l’ordre dans lequel nous allons les coudre … et on se lance dans la couture sur papier.

De nombreux outils sont nécessaires pour rendre la tâche plus facile : plusieurs types de colle, une règle « Add a Quarter », un papier cartonné

J’ai réussi à faire la moitié d’une feuille et j’ai pu commencer l’autre moitié pendant le cours. Cette semaine au rendez-vous hebdomadaire, j’ai terminé l’autre moitié et je les ai assemblées !

Et voici ma première feuille terminée !! Maintenant il ne me reste plus qu’à faire les autres, et puis passer au matelassage !!!

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Les Trous – comment les réparer ?

Il y a plusieurs différents types de trous – ceux laissés quand on enlève une ligne de couture, et ceux qui sont un petit peu plus grand. Comment gérer ces trous et faire en sorte qu’ils ne se voient plus ?

Pour les petits trous, si c’est un trou qui est fait avec les fibres qui sont juste écartées (et non pas coupées), voici quelques astuces. Pour éviter que l’aiguille coupe la fibre, vous pouvez utiliser une aiguille à bout rond. L’aiguille à bout rond écarte les fibres de coton au lieu de les couper (voir mon article sur les aiguilles ici)

Une fois qu’il y a des trous, voici quelques astuces :

  1. Vous pouvez utiliser une brosse à dent sèche avec des poils souples et frotter pour qu’ils s’enlèvent. S’il y en a beaucoup, vous pouvez utiliser une brosse à dent électrique !
  2. Vous pouvez utiliser un découd-vite « Seam Fix » avec une gomme au bout, pour frotter le tissu et remettre les fibres en place.
  3. Vous pouvez utiliser vos ongles

Si besoin, vous pouvez asperger le tissu avec un petit peu d’eau ou un peu de vapeur et frotter avec une des méthodes citées ci-dessus. Si la réparation des trous peut attendre, en générale le lavage du patchwork va tous les refermer.

Maintenant, s’il y a un trou plus grand – par exemple, l’aiguille est restée plantée et la machine a bougé créant un trou plus large, j’ai trouvé un produit magique : la poudre « Bo-Nash Fuse It« . C’est une poudre que vous placez sur le tissu, puis vous utilisez un fer à repasser avec une feuille de repassage antiadhésive en fibre de verre et le tour est joué !

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Molleton épais Edredon sur une longarm ?

Une longarm est une machine qui peut matelasser beaucoup de choses – tous types de tissus, y compris du cuir, du jean, et de la flanelle. Mais, est-ce possible de matelasser du molleton extrêmement épais également ? C’est une question que je me posai depuis longtemps – et j’ai décidé de le tester cette semaine pour savoir.

Oui ! C’est possible.

Depuis trois ans, j’avais un kit d’appliqué collé avec du tissu flanelle qui attendait sagement que je le réalise. C’est un patch édredon de 1m x 1m conçu par Florence Chambe de L’Atelier des Cœurs .

Le molleton épais édredon « fluffy » est bien nommé car il est extrêmement épais – 7.5 cm (3 pouces) et il pèse 500 gr/m².

Avant de commencer le matelassage, il fallait que je mette mon pied « Glide Foot » (le pied pour glisser) car avec cette épaisseur, impossible d’utiliser un autre pied.

En raison du nombre de couleurs différentes, j’ai choisi d’utiliser du fil invisible (Monopoly de Superior Threads) sur le top, et du fil Bottom Line (taille 60) d’une cannette pré-embobiné SuperBOB.

Il fallait que je décide comment le matelasser pour garder l’aspect ‘édredon’. Je savais que je voulais matelasser autour de tous les appliqués collés et donner du relief au reste de l’édredon. Avec autant d’épaisseur de molleton et la flanelle, qui est très agréable à matelasser, avoir la bonne tension des fils était extrêmement simple.

Une fois le matelassage terminé, j’ai rajouté le biais sur le top et je l’ai rabattu à la main … mais comme c’est très épais, il me fallait un autre technique pour que ce ne soit pas trop difficile. J’ai mis une petite ligne de colle sur le biais. Puis, une fois collé, je l’ai fixé avec le fer à repasser. Ensuite, je n’avais plus qu’à faire un point invisible sur le dos pour bien maintenir le biais.

Et voila! Un super joli édredon terminé – et un projet en attente de moins !!

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Presser sur un côté ou ouvrir les coutures

C’est un sujet qui fait débat entre les quilteuses qui préfèrent presser leurs coutures sur un côté ou ouvrir les coutures. Personnellement, avec chaque projet avant de commencer, j’évalue mon patchwork et je réfléchis au matelassage que je voudrais, puis j’ouvre mes coutures ou je presse sur le côté en conséquence.

Quels sont les avantages ( ) et les inconvénients ( ) de chaque méthode si vous matelasser ? Je pense que le sujet mérite discussion.

Voici quelques situations et les avantages ou inconvénients de chaque quand vous matelassez un ouvrage – avec une longarm ou une machine domestique :

CouturesOuvertesPressées sur un côté
Matelassage Custom
Solidité
Régularité de volume
« Bearding »

Matelassage Custom

Si vous voulez matelasser votre patchwork en mode ‘custom’ (chaque bloc est matelassé d’une manière différente sur tout le patch), une des pratiques de base est de coudre dans les coutures. Cette méthode sépare chaque pièce et définit le pièçage. Si vous ouvrez les coutures, il n’y a pas de côté bas du pli dans lequel nous pouvons coudre dans les coutures. Même la personne la plus experte en matelassage ne pourra pas être précise autour d’une ligne et chaque petit déviation sera très visible. Pour éviter cela, la quilteuse choisit un côté du tissu et matelasse à un ou deux points plus loin du pli de la couture.

Solidité

Si vous matelassez directement sur une couture qui est ouverte, les points de matelassage ne sont pas en train d’être cousus sur du tissu – ils sont directement sur les points de couture du top. Ces endroits risquent de s’ouvrir avec le temps et le dos n’est pas en train d’être ‘attaché’ au top.

Si vous pressez d’un côté et vous matelassez dans les coutures, les points de matelassage passent à travers les deux tissus, puis le molleton et puis le tissu de dos. Ceci est BIEN mieux fixé et votre patch tiendra mieux dans le temps avec les lavages.

Régularité de volume

Une point très positif, quand on choisit d’ouvrir les coutures, est que le top est mieux équilibré en terme de volume et votre pièçage est plus mathématiquement exact car la partie pliée du tissu de votre top ne rentre pas dans la marge de couture. Pour mes ouvrages avec beaucoup de coutures sur le biais / en angle, j’ai besoin de plus de précision.

Si vous choisissez de presser les coutures vers un côté, il est important d’inverser les côtés pour que les coutures s’emboitent les unes dans les autres. Ceci évite trop de volume – et peut éviter les déformations, les aiguilles cassées, etc.

« Bearding »

Les coutures ouvertes augmentent les chances que le molleton (comme les molletons polyester très gonflants ou le molleton 100% laine) sorte à travers les coutures et se voit sur l’extérieur (en anglais, cette phénomène s’appelle « bearding »). Si c’est le cas, la solution est de réduire le nombre de points par pouce.

Connaissances Techniques Handi Quilter, Techniques de Patchwork

Comment poser un biais directement avec une longarm

Happy Halloween!

Posez un biais sur un patchwork est la dernière étape de la création d’un patchwork – et souvent l’étape que nous redoutons car manipuler un grand patchwork sous le petit bras de notre machine domestique n’est jamais simple.

Cette semaine je vous ai préparé une vidéo qui vous montre comment poser un biais directement avec votre longarm – évitant ainsi cette manipulation tant redoutée ! Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser dans les commentaires !

Le modèle de ce patchwork s’appelle Jojo et il est proposé par Gudrun de GE Quilt Designs de son livre « Stripology Mixology 2« . J’ai rajouté des bandes entre les blocs qui ne sont pas dans le patron original. Je l’ai matelassé en bord-à-bord avec des fantômes du modèle « Ghosts E2E » par Nancy Haacke de Wasatch Quilting. Voici quelques photos de mon patchwork terminé

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Matelassage – 4 méthodes différentes

Est-ce que le matelassage peut vraiment changer le style d’un patch ? La réponse est « Oui ».

Voici quelques exemples d’un même patchwork matelassé quatre méthodes différentes. Vous verrez que, même si chaque top est une copie collé des autres, le patch finale est totalement changé grâce au matelassage. Ces patchworks ont été réalisé par les éducatrices au siège de Handi Quilter aux Etats-Unis.

Ce premier patch a été matelassé par Kristina Whitney. Elle l’a matelassé en utilisant des règles, du piqué-libre et du Pro-Stitcher.

Le deuxième patch a été matelassé par Kim Sandberg en utilisant uniquement le Pro-Stitcher

Le troisième patchwork a été matelassé par Kelly Ashton en utilisant des règles et du piqué-libre.

Et ce dernier patchwork a été matelassé en bord-à-bord avec le Pro-Stitcher par Kim Sandberg

Quand vous décidez sur votre ‘plan de matelassage’, il faut prendre en compte ce sur quoi vous souhaitez mettre en avant, ainsi que l’utilisation finale du patch. Si le matelassage est très serre (comme le 3eme), le patch sera plus raid. S’il y a moins de matelassage (comme le 4eme), le patch restera plus souple.

J’aime beaucoup utiliser mon Pro-Stitcher Designer pour proposer différents matelassage à mes clientes pour qu’elles ont une meilleur idée du rendu du patch et puisse mieux décider. Ma cliente (ou moi-même) prend une photo du patchwork de face. Ensuite, je l’intègre dans le PSD et je propose plusieurs options jusqu’à que nous trouvions un matelassage qui plait. Voici quelques exemples que j’ai proposé pour un matelassage en bord-à-bord pour un patchwork d’une cliente.