Connaissances Techniques Handi Quilter

Votre quilt se déforme ? Voici pourquoi — et comment l’éviter

L’un des plus grands défis pour les quilteuses et quilteurs utilisant une longarm est de comprendre deux phénomènes essentiels : la rétractation des couches sous l’effet du matelassage («take-up» en anglais) et la migration du patchwork pendant le matelassage en piqué libre (free-motion quilting). Ces mouvements naturels du tissu peuvent modifier la tension du patchwork, réduire sa taille et provoquer des plis ou des zones de surplus. Heureusement, il existe des techniques simples pour minimiser ces effets.

Pourquoi la rétractation des couches de tissu se produit-elle ?

Chaque motif quilté, surtout lorsqu’il est dense, « rétrécit » légèrement les couches du quilt — le dessus, le molleton et le dos. Cela crée une tension accrue dans les zones travaillées, tandis que les zones non quiltées restent plus détendues. Résultat : le tissu peut se déplacer, se contracter ou former des ondulations.

Par exemple, lors de la réalisation d’un motif large et ouvert comme une plume, il est possible de perdre entre 1/4 et 1/2 pouce simplement à cause de ce phénomène. Sans parler des risques de plis ou de surplus enfermés dans les motifs. Voici un exemple : le bloc de droite est bâti sur les quatre côtés ; le bloc de gauche est seulement bâti en haut. J’ai entouré chaque bloc avant de matelasser, et vous voyez bien que le bloc de gauche a rétréci — il y a même un grand pli et beaucoup de surplus !

Une petite parenthèse pour les utilisateurs du Pro-Stitcher (ou de tout autre système de matelassage informatisé). À mesure que vous avancez le quilt, le motif numérique ne change pas, mais les zones déjà matelassées ont légèrement rétréci en raison de la densité du quilting. Il est donc normal qu’il y ait un léger décalage et que le nouveau motif ne s’aligne pas parfaitement avec le rang précédent.

C’est pour cette raison que, lors de l’avancement pour exécuter le rang suivant d’un motif bord-à-bord, il est recommandé de sélectionner un point de réalignement situé au centre du dessin. Même si l’alignement est parfait au milieu, les bords peuvent présenter un léger décalage. Ne vous inquiétez pas : c’est un phénomène normal, inhérent à la take-up, et cela ne sera pas visible à l’œil nu une fois le quilting terminé.

L’importance du bâti : une étape incontournable, surtout si vous flottez votre top

Pour réduire ces déformations, il est essentiel de bâtir les bords du quilt avant de commencer le quilting, et à chaque fois que l’on avance le quilt sur la machine. Lors du dernier avancement, il est tout aussi important de bâtir le bas du quilt avant de quilter.

Cette étape stabilise les couches et limite la migration du tissu.

Stabilisez d’abord, puis réalisez vos motifs de remplissage en piqué libre

La meilleure pratique consiste à effectuer d’abord toute la stabilisation :

  • Bâtir les bords
  • Si vous faites du matelassage personnalisé bloc par bloc, pensez à matelasser dans la couture («stitch in the ditch» en anglais) autour de chaque bloc avant de remplir le bloc.
  • Ou, au minimum, utiliser des épingles pour maintenir les tissus en place

Plus votre quilting est dense, plus ce travail préalable est crucial. Sans cela, vous risquez de voir des déformations partout… sauf dans les zones micro-quiltées, qui elles, ne bougent pas car la densité y fige les tissus.

Quilting « edge-to-edge » : la règle de base

Pour un quilting edge-to-edge, il existe une règle minimale, simple mais essentielle : toujours bâtir les bords. Si vous choisissez de « faire flotter » le dessus au lieu d’attacher le bas du top à la barre de devant, prenez soin de l’épingler ou de le bâtir avec de grands points le long des barres afin qu’il reste bien en place. Les épingles ou les points de bâti seront retirés juste avant d’avancer la machine pour matelasser la zone de travail suivante.

Stabiliser en entier pour garder un patchwork bien d’équerre

Si vous souhaitez être encore plus sûre que votre patchwork reste bien droit et parfaitement d’équerre sur toute sa surface, vous pouvez aller plus loin et stabiliser l’ensemble du quilt avant de commencer le matelassage.

Concrètement :

  • Bâtissez tout autour de votre première zone de travail.
  • Avancez le quilt, puis bâtissez les trois côtés extérieurs qui ne l’étaient pas encore (les deux côtés et le bas). Vous verrez un bourrelet se former vers la barre du haut : ne vous inquiétez pas, c’est normal et il disparaîtra lorsque vous enlèverez les points de bâti avant de matelasser.
  • Répétez ces étapes jusqu’au bas du quilt.

Avant chaque bâti, vérifiez l’alignement :

  • à l’aide des barres de la machine ou d’un Channel Lock (axes vertical et horizontal bloqués) et d’un repère sur votre pied de biche ;
  • en vous servant des lignes de couture du top comme repères visuel pour confirmer que tout reste bien droit, dans les deux sens.

Cette étape est particulièrement importante pour les tops comportant beaucoup de coutures dans le biais, comme les losanges ou les triangles.

Lorsque le patchwork est entièrement bâti, si vous ne le matelassez pas immédiatement, veillez à détendre la surface afin d’éviter que des plis ne s’installent. Lorsque vous serez prêt(e) à matelasser, vous roulerez de nouveau le patchwork sur les barres.

Même avec un motif de quilting simple, cette préparation fait toute la différence.

Planifier une densité de quilting uniforme

Enfin, pour éviter les déformations indésirables, il est fortement recommandé de :

  • stabiliser chaque section avant de la matelasser ;
  • planifier un quilting à densité relativement uniforme sur l’ensemble du quilt.

De fortes variations de densité d’un bloc à l’autre sont souvent la cause principale des déformations les plus visibles une fois le quilt terminé.

Et pour voir le résultat final de ce magnifique patchwork réalisé par l’une de mes clientes, voici le patchwork avec le matelassage terminé. J’ai utilisé le motif « Baptist Fan #3 » du designer numérique It’s a Quilt Thing.

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Comment éviter l’effilochage du fil en quilting longarm

En général, lorsqu’on matelasse avec une longarm, on essaie de travailler de gauche à droite, car c’est dans ce sens que le crochet de la machine forme le plus facilement de jolis points. Mais parfois, certains motifs doivent être réalisés sur toute la surface du patchwork, y compris de droite à gauche sur de longues distances. Et nous savons tous que cela peut provoquer l’effilochage du fil.

Heureusement, il existe une astuce pour limiter cet effilochage dans cette direction. Mais laquelle ?

Tout dépend de la manière dont votre fil a été bobiné à l’usine. Certaines bobines libèrent le fil dans le sens des aiguilles d’une montre, d’autres dans le sens inverse. Cela influence la tension exercée par la machine à mesure que le fil passe dans les guides-fil et les tensionneurs avant d’arriver à l’aiguille.

L’astuce consiste donc à regarder dans quel sens le fil sort de la bobine et de choisir un fil qui se déroule dans le sens antihoraire. Le fil Omni, par exemple, se déroulent dans le sens antihoraire ; d’autres, comme le So Fine, se déroulent dans le sens horaire. Voici comment le fil Omni se déroule :

Une de mes clientes m’a demandé d’utiliser le motif « Leave it to Weaver » sur son patch. C’est un très joli motif qui ressemble à un panier tressé. Il n’est composé que de lignes droites dans toutes les directions, avec notamment beaucoup de passages de droite à gauche et de nombreux allers-retours. Je ne voulais surtout pas que le fil s’effiloche. J’ai donc choisi mon fil Omni et une aiguille taille 18/110, adaptée à son diamètre. Et là, miracle : je n’ai eu aucune casse de fil sur tout le patchwork ! Je peux vous dire que j’étais la fille la plus heureuse ce jour-là ! Et en plus, j’ai joué avec le feu — et j’ai gagné — car il me restait littéralement 30 cm de fil sur la canette à la fin de la rangée du motif !

Si vous tenez absolument à utiliser un fil qui se déroule dans un sens favorisant l’effilochage, vous pouvez essayer de retourner la bobine pour voir si cela améliore les choses — ou opter pour un fil bobiné en usine dans le sens horaire ! C’est ce que j’ai fait avec cette bobine de fil Isacord, qui se déroule dans le sens horaire. J’ai également mis une petite chaussette autour de la bobine pour que le fil sorte de manière contrôlée et ne se déroule pas trop vite.

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Quilting longarm sans stress : bien préparer son tissu de fond

L’ajout d’un excédent de tissu de fond (ou marge de sécurité) est une étape essentielle pour fixer correctement le patchwork au cadre de la machine longarm, quelle que soit la méthode de montage choisie (avec des épingles, en bâtissant le dos aux leaders, avec un système de fermeture éclair, avec des Red Snappers ou avec des aimants).

Cet excédent, généralement de 10 à 15 cm de chaque côté, joue plusieurs rôles techniques :

  • Il protège la longarm en réduisant les risques que l’aiguille touche les épingles, tout en permettant à la quilteuse d’accéder à l’ensemble de la surface du top, y compris jusqu’aux bords.
  • Il maintient une tension uniforme sur toute la surface du quilt, ce qui est crucial pour éviter les plis ou les distorsions.
  • Il autorise de légers déplacements du sandwich (top, ouate, fond) pendant le matelassage, ce qui est souvent nécessaire pour ajuster l’alignement.
  • Enfin, il facilite les mouvements de la machine, rendant le processus plus fluide et précis.

En résumé, cet excédent n’est pas un simple surplus : il est une condition technique indispensable pour obtenir un matelassage régulier, maîtrisé et de qualité professionnelle.

La première étape, avant même d’attacher le tissu de dos aux leaders de votre cadre, consiste à vérifier la taille de votre tissu de dos. S’il n’est pas carré, déterminez dans quel sens vous souhaitez l’attacher aux barres et aux leaders (horizontalement ou verticalement — si cela est permis, car certains patchworks nécessitent une orientation spécifique lorsque le top présente un sens directionnel.)

Pour ce faire, je pose le tissu de dos par terre, puis je place le top dessus. C’est une façon très simple de tout vérifier. Faites de même avec le molleton, qui doit être de la même taille que votre tissu de dos.

Que faire si le tissu de dos n’est pas assez grand ?

Si votre tissu de dos est trop petit, vous pouvez y ajouter deux bandes de tissu mesurant entre 10 et 15 cm de large, et ayant la même longueur que le tissu de dos. Ces bandes seront fixées temporairement en haut et en bas du tissu de dos à l’aide d’un point de bâti — soit à la machine à coudre domestique, soit à la main. Voici un exemple d’un patch d’une cliente qui a le dos trop petit, puis avec les deux bandes de tissu prêt à bâtir temporairement au dos :

Ces ajouts permettent de bien tendre le tissu lors du matelassage. Une fois le matelassage terminé, il vous suffira de retirer les bandes, puis de poser le biais et de finaliser votre ouvrage selon vos préférences. Voici à quoi ressemble le dos dans l’exemple ci-dessus quand les bandes sont bâti et installé sur le cadre.

Et, pour le plaisir de voir le résultat final, voici le patch avec le matelassage terminé. Il s’agit d’un patchwork réalisé avec des tissus Harry Potter ; je l’ai donc matelassé avec un motif numérique en bord-à-bord appelé «Wizards N Magic E2E» par la créatrice Maureen Foster.

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Beach Bums et le Pantographe autrement

Une de mes clientes m’a récemment confié son patchwork intitulé « Beach Bums » — que l’on pourrait traduire par « Les Baigneuses ». Ce modèle est réalisé selon la technique de l’appliqué collé. J’ai pris énormément de plaisir à le matelasser de manière personnalisée pour elle. Voici une photo du travail de matelassage, rien que pour le plaisir des yeux !

Pour réaliser le motif de vermicelle en piqué libre dans le ciel bleu clair, ce n’était pas si simple pour moi, contrairement à d’autres motifs que je maîtrise mieux. Il demande beaucoup de régularité et des changements de direction constants. Je suis plus à l’aise pour le faire à une plus grande échelle, mais dans ce cas, la cliente souhaitait un rendu plus serré.

J’ai donc imprimé un motif de vermicelle à l’échelle souhaitée sur du papier pour faire une pantographe, que j’ai ensuite placé sous le pied-de-biche de la machine. Je l’ai suivi avec la machine, sans coudre, pour bien mémoriser le tracé à suivre. J’ai opté pour le pied-de-biche micro, afin d’avoir une meilleure visibilité sur mon travail.

Pour la première rangée, afin de gagner en confiance, j’ai utilisé le laser de mon kit de matelassage arrière, que j’ai orienté vers l’avant de la machine. J’ai positionné le papier avec le laser pointé dessus, puis j’ai piqué en suivant le pantographe. Cela m’a permis de rester face à mon travail et de bien visualiser ce que je faisais, au lieu de devoir me placer derrière.

Voici une petite vidéo qui montre la méthode que j’ai utilisée. Une fois en confiance, je n’ai plus eu besoin du laser ni du pantographe, et j’ai pu terminer le reste du ciel à main levée.

Si vous avez une Amara ou Forté, voici comment vous pouvez placer votre laser pour faire comme dans cette méthode, en utilisant le porte-bobines de devant et en plaçant votre bobine sur celui de l’arrière.

Pour faire les petites bulles tout en bas du patchwork, j’ai installé mes poignées micro pour être bien proche de mon travail et gagner en précision. Si vous avez une Amara, Forté, ou Infinity, bonne nouvelle : vous pouvez simplement ajuster vos poignées pour les rapprocher du tissu — super pratique pour les détails !

Connaissances Techniques Handi Quilter, Motifs Numériques, Réalisations de Patchwork

À la découverte du Scrappy Appliqué et Pro-Stitcher

Le Scrappy Appliqué est une technique textile pleine de liberté et de couleur, née de l’imagination de Shannon Brinkley — artiste et créatrice de la méthode de patchwork en portrait que j’enseigne.

Depuis que je réalise de nombreux portraits en patchwork avec le Mistyfuse, je me retrouve avec une belle collection de chutes de tissu issues de mes projets. J’ai donc décidé de leur donner une seconde vie en explorant une autre technique de Shannon Brinkley, que j’ai apprise en tant que membre de Meander — un groupe mondial et virtuel dédié au patchwork. C’est un véritable espace d’inspiration où l’on peut découvrir et expérimenter une multitude de techniques de patchwork et de matelassage. Si cela vous intrigue, voici le lien !

Je suis partie avec l’envie de créer un patchwork inspiré de mon logo, L’Atelier du Longarm. N’ayant pas tous les matériaux nécessaires sous la main, j’ai laissé place à l’improvisation en utilisant ce que j’avais dans mon atelier. Et voilà le résultat : le patchwork, avant et après le matelassage !

Pour celles et ceux que cela intéresse, j’ai réalisé ce matelassage en combinant plusieurs techniques sur ma longarm :

🔹 Étape 1 : Création du fond
J’ai commencé par créer un motif numérique dans Pro-Stitcher Designer, composé de lignes horizontales espacées de 6 mm. Ce motif couvre toute ma zone de travail en effectuant un va-et-vient régulier, de gauche à droite puis de droite à gauche.

🔹 Étape 2 : Intégration du logo
J’ai ensuite créé un écho de mon logo — que j’avais préalablement numérisé — et je l’ai enregistré comme aire de travail.

🔹 Étape 3 : Rognage extérieur
Avec Pro-Stitcher, j’ai utilisé cette nouvelle aire pour rogner les lignes horizontales à l’extérieur du logo, créant ainsi une zone de contraste autour de celui-ci.

🔹 Étape 4 : Rognage intérieur
Puis, j’ai sélectionné un motif appelé Trim Block Twisted, que j’ai appliqué à l’extérieur de cette même aire, en rognant tout ce qui dépassait à l’intérieur de l’aire.

🔹 Étape 5 : Finitions à la règle
J’ai finalement tracé le contour de l’aire à la règle, car celle-ci dépassait légèrement les limites physiques de mon espace de travail, ce qui rendait impossible un traçage direct à la machine. J’ai également réalisé le contour de chaque lettre ainsi que de l’aiguille de mon logo afin de les faire ressortir visuellement.

Cette technique de rognement, ainsi que de nombreuses astuces autour de son utilisation (et des conseils pour mieux maîtriser les bord-à-bord), seront au programme de mon cours sur Pro-Stitcher lors du Carrefour Européen du Patchwork le vendredi matin, 19 septembre. Il reste encore quelques places si cela vous intéresse !

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L’Impression Numérique Textile et le matelassage

La dernière tendance dans le monde du patchwork est l’impression numérique sur textile. Si les tissus offrent souvent un rendu magnifique, qu’en est-il une fois le tout matelassé ?

Souvent, lorsque le tissu est imprimé uniquement sur l’endroit et avec certaines couleurs, des « éclats de blanc » peuvent apparaître au moment du matelassage. Pourquoi ces éclats ? Lorsqu’une aiguille traverse le tissu pour former un point, même un léger déplacement du tissage peut suffire à le faire pivoter légèrement. Le revers, non imprimé, devient alors partiellement visible, créant ces petites zones blanches. Ci-dessous quelques exemples :

Voici quelques astuces pour améliorer la qualité des points lorsque vous travaillez avec ce type de tissu :

  • Prélavez votre tissu.
  • Utilisez un fil plus lisse, comme un fil de soie ou un polyester trilobé fin (taille 40, 50 ou 60). Évitez les fils de coton, qui ont tendance à produire plus de peluches et peuvent accrocher davantage au tissu.
  • Choisissez une aiguille plus fine, de taille 100/16, avec une pointe ronde (type FG ou FFG). Cela réduit le risque d’endommager les fibres et diminue l’apparition d’éclats.
  • Gardez votre sandwich un peu plus lâche que d’habitude.
  • Appliquez un conditionneur de fil, comme le Dritz Sewer’s Aid, ou un lubrifiant silicone directement sur l’aiguille (veillez à bien la sécher avant utilisation). Cela permet à l’aiguille de glisser plus facilement à travers le tissu, sans déplacer le tissage.
  • Privilégiez des motifs de quilting ouverts et multidirectionnels, plutôt que des lignes droites, qui mettent plus de tension sur les fibres.
  • Optez pour une longueur de point légèrement plus grande, entre 8 et 10 points par pouce (au lieu des 10 à 12 habituels), ce qui limite les tensions sur le tissu et réduit les éclats blancs.

Si des éclats apparaissent, vous pouvez les camoufler en utilisant un marqueur Pigma Micron de couleur similaire ou des crayons Inktense (à base d’encre). Une fois le biais ajouté au patchwork, un lavage peut également aider à atténuer les éclats.

Connaissances Techniques Handi Quilter

Maîtriser la tension de la canette : guide pour éviter les mauvaises surprises en matelassage

Lorsqu’on matelasse, il arrive parfois de rencontrer des problèmes dits « mécaniques ». Rien n’est plus frustrant que de se sentir parfaitement à l’aise dans son travail, puis, une heure plus tard, retourner son patchwork pour découvrir que l’envers est complètement chaotique… à cause d’une tension défaillante.

Heureusement, de nombreux soucis peuvent être évités grâce à de simples vérifications et bonnes habitudes. Voici un guide complet pour garder le contrôle sur la tension de votre canette.


✅ Astuce #1 : Vérifiez la tension à chaque changement de canette

Prenez l’habitude de vérifier la tension de vos points à chaque fois que vous changez de canette. Cela vous permet de détecter rapidement toute anomalie avant qu’elle ne ruine votre matelassage.

👉 Je vous explique cela plus en détail dans cet article.


🌀 Astuce #2 : Remplissez vos canettes lentement et régulièrement

Remplir une canette à grande vitesse peut sembler anodin, mais cela provoque une accumulation de chaleur par friction. Avec des fils fins ou transparents (comme le Monopoly), cela peut entraîner une dilatation thermique de la canette — qu’elle soit en plastique ou en métal.

Une canette légèrement déformée génère une tension instable : boucles, points irréguliers, problèmes sur l’envers…

💡 Remplissez vos canettes à une vitesse modérée et constante. Personnellement, j’utilise la vitesse 3.
Si vous utilisez le bobineur fourni avec les Moxie ou Moxie XL, pas d’inquiétude : la vitesse est prédéfinie pour un remplissage optimal.


⚠️ Astuce #3 : Évitez les chutes de boîtier de canette

Si votre boîtier tombe par terre, il peut se déformer légèrement et perdre sa forme parfaitement ronde. Résultat : tension irrégulière, alternant entre bonne et mauvaise.

Dans ce cas, il faut réarrondir le boîtier à l’aide d’un outil spécialement conçu à cet effet – un « Bobbin Case Dewarper (en anglais) ».

🔎 Vérifiez toujours la tension de votre canette au-dessus de votre patchwork ou d’une surface de travail à hauteur, pour éviter qu’il ne tombe.
Pensez aussi à avoir un boîtier de canette de rechange sous la main, au cas où.


🧵 Astuce #4 : Ne surchargez pas vos canettes

Même sans évasement, une canette trop remplie peut causer une tension très forte au début, qui se relâche rapidement ensuite. Ce problème est courant avec les canettes pré-bobinées.

✔️ Si vous remplissez vos propres canettes, laissez au moins 3 mm d’espace vide (environ la largeur d’un ongle). Exemple d’une canette correctement remplie ci-dessus.
✔️ Si vous utilisez des canettes pré-bobinées, déroulez quelques mètres de fil avant de vérifier la tension.


🎯 Astuce #5 : Utilisez une jauge de tension (TOWA)

Pour une vérification plus précise, utilisez une jauge de canette TOWA. Elle permet de mesurer la tension de manière fiable. Pour les longarm Handi Quilter, il faut la taille M.

📌 Notez les valeurs idéales selon le type de fil.
👉 Pour les fils polyester ou coton, taille 40 ou 50, je règle généralement la tension entre 170 et 190.


🔩 Astuce #6 : Attention à la vis de réglage usée

Une cause plus rare mais à ne pas négliger : une vis de réglage usée sur le boîtier de canette peut fausser la tension, même si tout semble en ordre par ailleurs.


🧼 Astuce #7 : Nettoyez sous le ressort du boîtier

Une fine couche de poussière ou de peluches peut s’accumuler sous le ressort du boîtier (aussi appelé « bras »). Cela modifie la tension de façon imprévisible.

✔️ Glissez une épingle fine ou une carte de visite sous le ressort pour le nettoyer à chaque changement de canette.

👉 Je vous montre comment faire dans cette vidéo.


🧶 Astuce #8 : Choisissez un fil adapté

Certains fils — très fins ou pelucheux — demandent des réglages particuliers.

🔍 Faites toujours un essai sur un échantillon avec le fil et le molleton que vous utiliserez pour le projet. Je vous explique cela plus en détail dans cet article.


🧹 Astuce #9 : Nettoyez régulièrement la zone de crochet de la canette

Outre le boîtier de canette, l’ensemble de crochet de canette doit rester propre. Utilisez la petite brosse douce fournit avec la machine pour enlever les résidus. La poussière peut rapidement dérégler la tension.

Et n’oubliez pas de mettre la goutte d’huile sur la rainure de l’ensemble de crochet de canette après chaque changement de canette.


📝 Astuce #10 : Tenez un carnet de réglages

Notez vos réglages de tension en fonction du type de fil, de tissu, et de molleton. Cela vous évite de repartir de zéro à chaque nouveau projet — et vous fait gagner un temps précieux !


🧵 En conclusion

La tension de la canette est un élément technique discret mais essentiel dans le succès d’un matelassage. Grâce à ces astuces simples, vous pouvez prévenir la plupart des problèmes avant qu’ils ne se manifestent.

Prenez quelques minutes pour faire vos vérifications, vos tests, vos nettoyages… et vous profiterez pleinement de chaque séance de quilting.

💬 Et vous, avez-vous d’autres astuces pour maîtriser la tension de la canette ? Partagez-les en commentaire !

Connaissances Techniques Handi Quilter

Astuce pour le matelassage personnalisé

L’astuce consiste à réaliser un bâti complet de votre patchwork avant de commencer le matelassage. Qu’est-ce que c’est et comment faire ?

Un bâti complet sur le longarm consiste à assembler les trois épaisseurs (top, molleton et tissu de dos) de manière à former un sandwich, qui est uniquement attaché aux leaders sur les deux barres où le tissu de dos est fixé au départ (voir image ci-dessus). Pour ce patchwork, mes barres sont installés en mode standard (ou haute).

Un bâti complet permet de gagner du temps lors du matelassage, car il vous offre la possibilité d’avancer (rouler) votre patchwork — aiguille en bas — et de réaliser des motifs plus grands que votre surface de travail. Il permet également de réduire, voire d’éliminer, le nombre de débuts et de fins de fil sur un tres grand bloc.

Je bâtis tous les 10 à 15 cm (4 à 6 pouces) avec un point de bâti de 6,35 mm (1/4 de pouce – ou 4 points par pouce) sur les extérieurs, et avec un point plus long, comme 1,2 cm (1/2 pouce) au milieu. C’est une bonne longueur, car je peux quilter par-dessus sans que le pied de biche ne se coince dans le fil, ou bien couper facilement le fil avant de matelasser.

Lorsque vous avancez le quilt, veillez à bien aligner chaque nouvelle section, puis à bâtir d’abord les bords, ensuite le milieu. Quand je bâti les bords, je commence du bas vers le haut en marchant ma main derriere la machine. Ne laissez jamais les bords non bâtis. Le point de bâti sur les bords permet au surplus de tissu de s’échapper sur les côtés, contrairement à un point serré qui risque de piéger l’ampleur et de provoquer des fronces. Voici l’ordre des lignes de bâti quand je bâti le patchwork complet :

Maintenez le quilt aligné verticalement. Il existe plusieurs méthodes pour cela :

  • poser du ruban adhésif de peintre sur la barre de détendeur pour marquer les bords (il s’enlève facilement) ;
  • utiliser un ruban de centrage pour longarm (longarm centering tape), qui est un long ruban gradué avec de petites aiguilles mobiles pour indiquer les bords ;
  • ou, lorsque j’utilise mon Pro-Stitcher, je peux utiliser l’outil de mesure intégré.

Chacune de ces méthodes me permet de m’assurer, de manière précise, que la ligne verticale reste bien droite. Se fier uniquement à l’œil nu pour estimer les coutures n’est pas fiable, car cela peut entraîner un rétrécissement inégal quand vous arrivez en bas du quilt, ce qui le rendrait non-équerré.

Connaissances Techniques Handi Quilter, Techniques de Patchwork

Problèmes et Astuces avec des tissus blanc sur blanc

Est-ce que cela vous est déjà arrivé d’avoir des difficultés et/ou des problèmes de qualité de vos points (par exemple des sauts de points) quand vous travaillez avec des tissus blanc sur blanc ? Ce n’est pas toujours le cas avec tous les tissus blanc sur blanc, mais c’est tout à fait possible quand on matelasse ce type de tissu avec une machine à coudre ou une longarm.

Avec ce patchwork, cela m’est arrivée pratiquement tout le long du matelassage quand j’étais sur les bandes blanches. Pourquoi cela arrive et quelles sont les astuces pour gérer ce problème ?

Tout d’abord, pourquoi cela arrive-t-elle avec des tissus blanc sur blanc ? En réalité, les motifs blancs sur le tissu blanc est un imprimé qui est un peu comme de la peinture. Cette «peinture» est plus épaisse et peut avoir un effet un peu plus «collant» avec certains tissus. Cela provoque alors des sauts de points. Cela n’arrive pas avec tous les tissus blanc sur blanc, mais qu’avec certains ; il est donc préférable de tester en amont.

Si cela vous arrive, voici quelques astuces pour réduire les sauts de points

  • ralentir votre vitesse de matelassage
  • utiliser une aiguille plus grande (si, par exemple, vous utilisez une aiguille taille 16/100, passez à une aiguille taille 18/110, car le fil sera plus protégé dans la rainure)
  • si vous matelassez avec une longarm, détendez votre bâti pour que le sandwich soit moins tendu

En faisant tout cela, vous devriez avoir un peu moins de saut de points. Avez-vous d’autres astuces pour que cela arrive moins souvent ?

Connaissances Techniques Handi Quilter, Formations Patchwork, Portrait Quilting

Quilting Portrait donne de la profondeur à vos ouvrages

Le stage Quilting Portrait en Auvergne approche à grand pas ! Deux places se sont libérées la semaine dernière … et donc cela veut dire que si l’expérience d’apprendre une nouvelle technique et de pouvoir faire le portrait d’un proche, d’un animal de compagnie … ou un des 5 patrons disponibles vous tente, c’est le moment de vous inscrire !! Il aura lieu au Château de La Forie les 19 et 20 mai prochain en Auvergne à Saint-Étienne-sur-Usson, vers Issoire !!

Cette technique permet de donner de la profondeur à vos ouvrages – et elle peut être utilisée non seulement pour des personnes ou des animaux. Elle peut également être employée pour faire un objet, comme une voiture, ou un paysage, par exemple.

Pour le cadeau de Noël de mon mari, je lui ai offert un portrait de sa voiture préférée … une Ferrari 250 GT SWB California Spyder bleu de 1962. Et, comme tous les détails comptent pour mon mari, le matelassage se devait d’être à la hauteur ! J’ai matelassé douze chevaux dans l’arrière fond vert, car la voiture à un moteur V12. Pour la route en gris, j’ai matelassé la bande de roulement des pneus d’origine – les Pirelli Cinturato V67. J’ai décidé de le terminer avec un biais très large pour faire l’effet d’un cadre.

J’ai pu réalisé ces motifs de matelassage personnalisés grâce au logiciel Pro-Stitcher Designer dont j’assure également des formations.